Comme maçon spĂ©cialisĂ© dans la rĂ©novation du bĂąti ancien, j’aime prendre soin de mon jardin aprĂšs mes longues journĂ©es Ă travailler la pierre. Le kiwi est devenu l’une de mes plantes favorites. Sa culture demande de la patience et un certain savoir-faire, un peu comme lorsque je restaure de vieilles bĂątisses. Je vous partage aujourd’hui mes connaissances pour rĂ©ussir la plantation et l’entretien de cet arbuste-liane qui peut transformer votre jardin tout en vous offrant des fruits dĂ©licieux et nutritifs.
Comment planter le kiwi pour assurer sa croissance
La plantation du kiwi (Actinidia) requiert une attention particuliĂšre, assez similaire Ă celle que j’apporte quand je pose les fondations d’un mur. Le kiwi est originaire de Chine, mais c’est la Nouvelle-ZĂ©lande qui l’a popularisĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle. Cette liane vigoureuse peut atteindre jusqu’Ă 10 mĂštres, ce qui nĂ©cessite un support solide.
Je privilĂ©gie toujours les pĂ©riodes de plantation Ă l’automne ou au printemps, en Ă©vitant soigneusement l’Ă©tĂ© et l’hiver. L’emplacement idĂ©al doit ĂȘtre ensoleillĂ© ou Ă mi-ombre, protĂ©gĂ© des vents dominants. Comme pour mes chantiers de restauration, le choix du terrain est primordial : le kiwi prĂ©fĂšre un sol riche, profond et peu calcaire avec un pH infĂ©rieur Ă 8.
Pour la plantation, je procÚde méthodiquement :
- Creuser un trou deux fois plus grand que la motte
- Placer du compost bien mûr au fond
- Installer la motte en étalant correctement les racines
- Combler avec un mélange égal de terre et de compost
- Former une cuvette pour faciliter l’arrosage
- Arroser copieusement aprĂšs la plantation
Un point crucial Ă ne pas nĂ©gliger : le kiwi est gĂ©nĂ©ralement dioĂŻque, ce qui signifie qu’il existe des pieds mĂąles et femelles. Pour obtenir des fruits, il faut planter au moins un pied mĂąle pour quatre Ă huit pieds femelles. Je les place Ă environ 3 mĂštres les uns des autres, comme j’espacerais des piliers pour assurer la soliditĂ© d’une structure.
Avec le temps, j’ai aussi dĂ©couvert des variĂ©tĂ©s auto-fertiles qui ne nĂ©cessitent pas cette disposition particuliĂšre. Ces variĂ©tĂ©s sont idĂ©ales pour les petits jardins, tout comme les techniques de restauration modernes peuvent s’adapter aux contraintes des petits espaces.
Techniques d’entretien du kiwi tout au long de l’annĂ©e
L’entretien du kiwi s’apparente Ă celui d’une vieille bĂątisse : rĂ©gulier et mĂ©thodique. Pour que ma liane prospĂšre, je veille Ă plusieurs aspects essentiels qui garantissent sa santĂ© et sa productivitĂ©.
L’arrosage constitue un point fondamental, surtout pendant les deux premiĂšres annĂ©es. Je m’assure que le sol reste frais sans ĂȘtre dĂ©trempĂ©. En pĂ©riode de sĂ©cheresse, j’arrose abondamment le soir, comme je protĂ©gerais un mortier Ă la chaux des fortes chaleurs pour Ă©viter qu’il ne sĂšche trop vite.
Le paillage est une technique que j’applique systĂ©matiquement. J’utilise du BRF (Bois RamĂ©al FragmentĂ©) sur une Ă©paisseur d’environ dix centimĂštres. Cette mĂ©thode, inspirĂ©e de la permaculture, permet de :
- Conserver l’humiditĂ© du sol
- Limiter la croissance des mauvaises herbes
- Enrichir progressivement la terre
- Protéger les racines des variations de température
Au printemps, gĂ©nĂ©ralement en mars, j’apporte du compost bien mĂ»r Ă la base de la plante. Cette fertilisation naturelle rappelle les enduits Ă la chaux que j’utilise pour nourrir les murs anciens.
Je maintiens Ă©galement le sol propre et bien aĂ©rĂ© en binant rĂ©guliĂšrement, ce qui facilite la pĂ©nĂ©tration de l’eau et de l’air jusqu’aux racines. Cette attention aux dĂ©tails fait toute la diffĂ©rence, comme dans mon mĂ©tier oĂč la prĂ©paration minutieuse des surfaces garantit la durabilitĂ© des ouvrages.
PĂ©riode | Action d’entretien | Importance |
---|---|---|
Printemps | Fertilisation avec compost | Essentielle |
ĂtĂ© | Arrosage et taille d’Ă©tĂ© | Importante |
Automne | Paillage et récolte | Cruciale |
Hiver | Taille de structure | Fondamentale |
MaĂźtriser la taille pour une production optimale de kiwis
La taille du kiwi est comparable Ă la restauration d’une façade ancienne : chaque geste compte et s’inscrit dans une vision d’ensemble. Je pratique diffĂ©rentes tailles tout au long de l’annĂ©e pour structurer ma liane et maximiser sa production fruitiĂšre.
La taille de formation, que je rĂ©alise principalement en juin, dĂ©cembre et mi-fĂ©vrier, permet de crĂ©er la structure fondamentale de la plante. Comme lorsque je restaure la charpente d’un bĂątiment, je commence par Ă©tablir un tronc solide puis je forme les branches principales qui soutiendront toute la vĂ©gĂ©tation.
Pour les kiwis que j’ai installĂ©s contre un mur ou sur une pergola, je guide le tronc jusqu’Ă la hauteur souhaitĂ©e puis je conduis les branches horizontalement pour former des Ă©tages productifs. Cette mĂ©thode rappelle celle que j’utilise pour poser des poutres lors de la rĂ©novation d’un plafond ancien.
La taille de fructification se déroule en plusieurs étapes :
En hiver (dĂ©cembre Ă fĂ©vrier), je conserve deux yeux au-delĂ du dernier groupe qui portait des fruits et je coupe le reste du rameau. En juillet, sur les branches avec fruits, je taille en gardant quatre feuilles aprĂšs les derniers fruits et j’Ă©limine tous les gourmands improductifs. Puis en aoĂ»t, je raccourcis encore les repousses en ne laissant que deux feuilles.
Pour faciliter la taille d’hiver, j’ai dĂ©veloppĂ© une astuce : je place un ruban de couleur Ă l’endroit oĂč se trouvaient les fruits lors de la rĂ©colte. Cette technique me rappelle les repĂšres que j’utilise sur les chantiers pour garantir un alignement parfait des pierres.
Tous les trois à quatre ans, je pratique une taille de restauration plus sévÚre pour éliminer les branches fatiguées et stimuler la formation de nouveaux rameaux vigoureux. Cette régénération est comparable au remplacement des éléments dégradés dans une maçonnerie ancienne.
Protection et multiplication des plants de kiwi
Comme je protĂšge mes chantiers des intempĂ©ries, je dois dĂ©fendre mes kiwis contre leurs ennemis naturels. Les principales menaces sont les cochenilles, le botrytis, le pourridiĂ© et plus rarement l’oĂŻdium.
Pour lutter contre les cochenilles, je prĂ©pare une solution naturelle Ă base de savon noir, d’huile de colza et d’un peu d’alcool Ă 90°. Cette prĂ©paration, que j’applique pendant quatre jours consĂ©cutifs, respecte l’environnement tout en Ă©tant efficace, Ă l’image des enduits naturels que j’utilise dans mes rĂ©novations.
La multiplication des kiwis me attire autant que la transmission des savoir-faire dans mon mĂ©tier. Je privilĂ©gie trois mĂ©thodes Ă©prouvĂ©es : le bouturage, le marcottage et le greffage. Le bouturage, que je rĂ©alise en Ă©tĂ©, consiste Ă prĂ©lever des segments de rameaux semi-aoĂ»tĂ©s d’environ 15 cm, Ă les prĂ©parer soigneusement et Ă les planter dans un mĂ©lange de sable et de terreau.
Le marcottage, technique que je pratique du printemps au dĂ©but de l’automne, permet de crĂ©er un nouveau plant en enterrant partiellement une branche jusqu’Ă ce qu’elle dĂ©veloppe ses propres racines. Cette mĂ©thode me rappelle comment, dans mon mĂ©tier, nous intĂ©grons parfois des Ă©lĂ©ments existants dans une nouvelle structure.
Avec de la patience et des soins appropriĂ©s, mes plants de kiwi m’offrent gĂ©nĂ©ralement leurs premiers fruits aprĂšs quatre Ă cinq ans. Ce dĂ©lai me semble raisonnable, habituĂ© que je suis aux projets de restauration qui s’inscrivent dans la durĂ©e et dont le rĂ©sultat justifie amplement l’attente.